Retour sur une séance de lecture à voix haute le mois dernier dans le cadre magnifique du gîte Le Trait entre Lure et Ventoux dans les Alpes de Haute Provence.
Carte blanche m’a été donnée et c’est la poésie d’Ursula Le Guin qui s’est invitée pour ce temps d’échanges et de partage.
Faire vivre la poésie, porter la voix des poète.sses, convoquer leur singularité pour faire surgir leurs images et faire vibrer leur universalité, c’est tout ce que j’aime dans ce partage à haute voix.
Avec Ursula Le Guin et ses « Derniers poèmes » édités Aux Forges de Vulcain, j’ai mis ma voix et mon intention au service des images évocatrices, en exemple : la cuillère en bois qui raconte « les feuillages gris-vert, les bourgeons mousseux au parfum éphémère, la vie rude, les racines profondes, les longues années », la cuillère en inox « ordinaire, lourde, toute simple, bien équilibrée, le côté gauche de l’arrondi déformé, usé, par des décennies, peut-être un siècle, aux mains d’une droitière qui a mélangé, battu » ; elles nous relient à celles qui les utilisent ou les ont utilisées, nous relient au Temps qu’Ursula déplie, déploie dans ce recueil écrit à la fin de sa vie.
D’objets-monde en lieux emblématiques, le voyage auquel elle nous convie est profond ; de « Relations » en « Contemplations », chaque chapitre nous ouvre plus grand le cœur de cette immense autrice. Les Mythes aussi l’ont accompagnée et les figures d’Hermès, d’Aphrodite font liens entre son présent et un temps séculaire.
Bien sûr sa fin de vie est ici délicatement exposée à nos regards, des pensées profondes où j'imagine la lueur espiègle dans son regard de chat.
L’auditoire du Trait fut très attentif et donna sens et vie aux mots puissants de l’autrice.
Merci à Hélène et Georges pour l’invitation, à Nicole Fayman pour la photo.
Je vous invite à découvrir cet ouvrage ciselé et précieux puisqu’il met un point poétique à l’œuvre gigantesque d’Ursula Le Guin, disparue en 2018.
Avec en prime, deux audios ;)
Bonne écoute.
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